Explication du cancer de la vessie en vidéo par le Dr Nicolas KORAHANIS
LE CANCER DE LA VESSIE
L'organe : la vessie
La vessie est une poche dans laquelle arrive et s'accumule l'urine produite par les reins. Sa paroi est extensible : c'est un muscle qui peut s'agrandir et se rétrécir, ce qui permet à la vessie de contenir une plus ou moins grande quantité d'urine. Située dans le bas ventre, elle est complètement plate lorsqu'elle est vide ; elle se dilate et vous pouvez la sentir lorsqu'elle est remplie d'urine.
De l'intérieur de la vessie vers l'extérieur, on trouve :
- la muqueuse, tissu qui tapisse tout l'intérieur de la vessie, ainsi que l'intérieur des uretères et de l'urètre ; elle est donc au contact des urines. Les termes sont nombreux pour désigner cette couche : muqueuse, urothélium, épithélium transitionnel, épithélium urothélial.... Dans ce guide, nous parlerons le plus souvent de muqueuse ;
- la sous-muqueuse, appelée aussi chorion, qui contient des vaisseaux sanguins, des nerfs et des glandes ;
- une couche de muscle, appelée détrusor ou, plus simplement, musculeuse, qui permet à la vessie de se distendre et de se contracter ;
- une couche de graisse qui entoure l'ensemble de la vessie. On l'appelle la graisse périvésicale, littéralement « autour de la vessie ».
Facteurs de risque
- Tabac :
La consommation de tabac est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers.
La majorité des cancers de la vessie sont liés au tabac : le tabac est à l'origine de plus de 50 % des cancers de la vessie chez l'homme et environ 40 % chez la femme.
Le risque de développer un cancer de la vessie est environ trois fois plus important chez les fumeurs que chez les non-fumeurs
- Infections :
Des infections urinaires régulières et des inflammations chroniques de la vessie (cystites) peuvent augmenter le risque de cancer de la vessie, notamment chez les femmes.
La bilharzioze, une infection par un parasite, un ver plat, le schistosome, a aussi été identifiée comme étant un facteur de risque de développer un cancer épidermoïde de la vessie
- Exposition à des produits en milieu professionnel :
- les amines aromatiques, composés chimiques utilisés dans la fabrication des cosmétiques, des produits pharmaceutiques, des pesticides, des matières plastiques, dans l'industrie du caoutchouc et que l'on retrouve dans le tabac ;
- les hydrocarbures aromatiques polycycliques, substances employées dans l'industrie du goudron, des pneumatiques ou du textile.
Epidemiologie
On enregistre 10 700 nouveaux cas par an. L’âge moyen au diagnostic est de 70 ans.
Symptômes
DU SANG DANS LES URINES
- Du sang visible dans les urines est le premier élément qui fait suspecter la présence d'un cancer.
D'AUTRES SYMPTÔMES
- D'autres symptômes peuvent également alerter :
- frèquentes envies d'uriner
- incapacité d'uriner
- besoins urgents
Diagnostic
En cas de suspicion de tumeur vésicale, nous vous proposerons la réalisation de plusieurs examens :
- Cystoscopie : exploration sous anesthésie locale via une camera de l'intérieur de la vessie
- Cytologie urinaire : prélèvements urinaires à la recherche de cellules cancéreuses
- Echographie de l'appareil urinaire (rein, vessie, uretères)
Lorsque la présence d'un tumeur est confirmée, l'ablation de celle-ci est indispensable.
Il s'agit d'une intervention chirurgicale : la résection trans urétrale de vessie (RTUV)
Les stades de la maladie
Il convient de différencier 2 types de tumeurs de la vessie :
- Les tumeurs n'infiltrant pas le muscle vésical ou tumeurs superficielles
- Les tumeurs infiltrant le muscle vésical
A un stade plus avancé, les tumeurs infiltrantes peuvent également être métastatiques
Traitements
Le choix et l'ordre des traitements dépendent de l'étendue du cancer au moment du diagnostic (le stade) et de son agressivité (le grade).
- tumeur superficielle : la RTUV (résection trans urétrale de vessie) est le premier traitement
Selon le risque de récidive ou de progression, il peut être suivi d'instillation vésicale de BCG ou de mitomycine C
Pour certaines tumeurs à risque élevé de récidive ou de progression, l'ablation de la vessie peut être envisagée après la RTUV ou après l'échec d'un traitement par instillation de BCG.
- tumeur infiltrante non métastatique :
Le traitement de référence est la chirurgie : la vessie doit être enlevée, ainsi que les ganglions situés à proximité de la vessie
Selon les situations (votre état général, vos symptômes, le stade de la tumeur...), une chimiothérapie pourra vous être proposée avant ou après la chirurgie
Dans certains cas, il arrive que la vessie ne puisse pas être enlevée ou alors l'est de façon incomplète. Il pourra alors vous être proposé un traitement de chimiothérapie, éventuellement associé à une radiothérapie de façon concomitante
- tumeur métastatique :
Si le cancer a formé des métastases à distance de la vessie, la chimiothérapie est le traitement principal.
résection trans urétrale de vessie ( RTUV)
Indication
Premier traitement après la découverte d'une lésion tumorale de la vessie.
Technique
L'intervention se déroule sous anesthésie générale ou rachi anesthésie
L'intervention se fait par endoscopie (introduction d'une camera par les voie naturelle dans la vessie = pas d'incision)
Durée
intervention : très dépendant de la taille de la lésion, de 10 min à 1 h.
Durée de séjour : la majorité de nos patients sortent au deuxième jour post opératoire. En cas de petite lésion, l'intervention peut avoir lieu en ambulatoire
Durée de sondage post opératoire : vous restez sondé le temps de l'hospitalisation. La sonde est retirée le jour de votre sortie.
Conséquences
La reprise d'activité peut être quasi immédiate après l'hospitalisation
Vous pourrez constater les symptômes suivants dans les jours ou semaines (en cas de grosse tumeur) :
- présence de sang dans les urines
- envie fréquente d'uriner
- envie urgente d'uriner
Suivi
Une consultation sera programmée dans les 15 jours suivant l'intervention pour l'annonce des résultats et la planification du suivi à long terme et des éventuelles traitements complémentaires à envisager.
Fiche d'informations AFU