La lithiase urinaire correspond à la présence d’un ou de plusieurs calculs dans les voies urinaires supérieures. La lithiase urinaire est une pathologie fréquente et récidivante, pouvant évoluer de longues années à bas bruit tout comme nécessiter un traitement en urgence et engager le pronostic vital.
Elle touche 5 à 10 % de la population, essentiellement entre 20 et 60 ans, avec un sex-ratio de 3 hommes pour 1 femme.
Son caractère récidivant (50 % à 5 ans) et les complications qu’elle engendre rendent nécessaires sa prévention et son traitement.
Son traitement est multidisciplinaire, intéressant urologues, néphrologues, endocrinologues, biologistes, radiologues et nutritionnistes.
DIFFERENTS TYPES DE CALCULS ET FACTEURS FAVORISANT :
- Phosphate de calcium 13,6 %,
- Oxalate de calcium : 71,7 %,
- Phosphate amionaco-magnésien 1,3%,
- Cystine 2,6 %,
- Acide urique 10,8 %
Plusieurs facteurs de risque lithogènes sont maintenant clairement identifiés.
- Alimentaires : Excès de produits laitiers ; de protéines animales ; de sel ; d’aliments riches en oxalate ; de purines ; de sucres rapide. Diminution de la consommation de fibres alimentaires.
- Diurèse insuffisante par insuffisance des apports liquidiens,
- Familiaux : 40 % , cystinurie,
- Infection urinaire : Proteus mirabilis,
- Anomalie du PH : Le pH normal des urines est de 5,8. Un pH acide favorise la formation des calculs d’acide urique, de cystine et d’oxalate de calcium. Un pH alcalin favorise la lithiase infectieuse et phospho-calcique,
- Anomalies anatomiques,
- Médicamenteux : indinavir (Crixivan®)
DIAGNOSTIC
Le mode de révélation le plus fréquent est la crise de colique néphrétique aiguë. Il s’agit alors de savoir reconnaître les signes de gravité pouvant engager le pronostic vital.
Cependant, les calculs urinaires peuvent être asymptomatiques et découverts fortuitement lors d’une imagerie (ASP, échographie réno-vésicale , TDM).
LA CRISE DE COLIQUE NEPHRETIQUE (CN)
- Début brutal,
- Douleur très intense, sans position antalgique,
- Douleur lombaire unilatérale, irradiant de haut en bas et vers l’avant le long de l’uretère vers les organes génitaux externes,
- Evolution par crises paroxystiques,
- Agitation et anxiété,
- Signes fonctionnels urinaires : pollakiurie, brûlures mictionnelles, hématurie,
- Signes digestifs : nausées, vomissements, arrêt du transit (iléus), voire tableau pseudo-occlusif,
De temps en temps la lithiase peut être mise en évidence lors d’une CN compliquée
- CN fébrile ou pyélonéphrite obstructive : infection du rein en amont du calcul,
- CN hyperlagique : CN résistante au Anti inflammatoire IV,
- CN avec insuffisance rénale,
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
- ECBU : analyse d’urine pour être sûr qu’une infection ne s’est pas rajoutée. La CN donne du sang dans les urines.
- Echographie et ASP : ces 2 examens permettent de voir si le calcul est radio-opaque et si il existe une complication obstructive du calcul,
TDM (scanner) AP low dose : l’examen Gold standard , permet de voir tous les calculs (sauf les médicamenteux)
LA PRISE EN CHARGE EN URGENCE
CN simple = Traitement médical : lors de votre arrivée aux urgences , les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont la base du traitement par voie veineuse.
CN compliquée fébrile = drainer les urines par une Sonde JJ que votre chirurgien urologue posera sous anesthésie générale entre le rein et la vessie pour drainer les urines.
En l’absence de fièvre, le chirurgien essayera toujours de retirer ou de fragmenter le calcul, si celui-ci est accessible, grâce à un urétéroscope. Cette ablation dépend de la taille du calcul et sa position, plus il est haut plus il est difficilement accessible.
Ablation d'un calcul par urétéroscopie
LA LITHOTRIPSIE EXTRACORPORELLE (LEC)
Consiste à fragmenter par des ultrasons externes un calcul.
Méthode non invasive .
Vous n’êtes pas endormi entièrement.
Vous êtes sur une machine pendant 45 min qui va fragmenter votre calcul après un repérage précis de celui-ci par votre urologue assisté de son technicien.
L’hospitalisation est courte de quelques heures . Les suites sont simples .
De temps en temps le calcul résiste à la LEC et nécessite un traitement complémentaire différent.
Les séances de LEC se déroulent exclusivement sur la clinique St Jean de Montpellier.
L’urétéroscopie rigide et souple avec fragmentation Laser
Cela consiste à rentrer par les voies naturelles dans l’uretère (urétéroscopie rigide) ou dans le rein (urétéroscopie souple) pour atteindre directement le calcul.
La clinique Saint Jean a été le premier centre montpelliérain à s’équiper d’un urétéroscope souple numérique permettant de réaliser des fragmentations de calculs grâce à une vision amplifiée.
L’Urétéroscopie est une technique mini-invasive prise en charge en ambulatoire.
Elle permet de fragmenter ou de sortir des calculs résistants à la LEC .
Parfois elle nécéssite une pose de sonde JJ au préalable permettant de dilater l’uretère pendant quelques semaines.
Elle peut être indiquée en première intention : Obésité, anticoagulants, prise en charge rapide souhaitée …
L’urétéroscopie souple Laser numérique a remplacé la Néphrolithotomie percutanée (NLPC) qui à ce jour n’est pratiquée que dans peu de centres.
La NLPC nécessite une hospitalisation de plusieurs jours avec des complications largement supérieures à l’urétéroscopie souple numérique.
LA PREVENTION
Ce sont essentiellement des règles hygiéno-diététiques visant à éviter la récidive.
Votre urologue vous prescrira un bilan métabolique complet afin de détecter une éventuellement pathologie endocrinienne pouvant expliquer la lithiase .
Il travaille en collaboration avec des néphrologues pour trouver des solutions à la diminution des récidives.