L’incontinence urinaire est la perte involontaire des urines par l’urètre, survenant en dehors de la miction et pouvant entrainer une gêne sociale.

EPIDEMIOLOGIE

Elle est très fréquente.

De 25 à 40% des femmes déclarent avoir une incontinence urinaire. Elle augmente avec l’âge. Les facteurs de risque retrouvés sont multiples :
L’âge, la grossesse, l’accouchement par voie naturelle, la ménopause, l’obésité, l’intoxication tabagique, la toux, les maladies chroniques pulmonaires, les efforts répétés.

C’est une pathologie gênante avec un fort impact sur la qualité de vie.

Peu de femmes osent en parler à leur médecin et on considère qu’environ seulement 10 à 20 % des femmes sont prises en charge.

Il existe 2 types d’incontinence :

  • l’incontinence urinaire d’effort : altération du système de soutien périnéal ou une faiblesse sphinctérienne. Les efforts (toux, port de poids, rire …) provoquent une hyperpression vésicale supérieure à celle de l’urètre (sphincter) : c’est la fuite. Les causes favorisant l’IUE sont les accouchements multiples, les traumatismes obstétricaux, les antécédents de chirurgie pelvienne, toutes responsables d’une altération du soutien urétral.
    Les pathologies responsables d’une hyperpression abdominale répétée sont : toux chronique, constipation, obésité.
  • l’incontinence urinaire par hyperactivité vésicale: la vessie se contracte seule de manière anormale. Ces contractions vont donner des envies impérieuses d’uriner ( urgences) ou des douleurs. Lorsque le sphincter ne maintient plus cette pression, c’est la fuite.
    Plusieurs causes sont possibles (calcul, tumeur ..) mais souvent aucune d’entre elles n’est retrouvée.
    Enfin l’incontinence urinaire peut être mixte associant effort et hyperactivité vésicale.

DIAGNOSTIC

L’interrogatoire de votre urologue permettra d’orienter votre incontinence vers une cause possible.

Ensuite l’examen clinique, réalisé vessie pleine en position gynécologique, suffit pour confirmer le diagnostic. Il pourra même prédire du résultat post opératoire.

Enfin certains diagnostics pourront être posés à l’aide d’un bilan uro-dynamique réalisé auprès de votre urologue ou autre. Ce bilan n’est pas systématique mais peut orienter vers une pathologie neurologique.

La prise en charge de l’incontinence d’effort

La rééducation pelvi-périnéale par une kinésithérapeute : nous travaillons avec des kinésithérapeutes spécialisés en incontinence qui vous expliqueront en détail les principes de la prise en charge pendant une 20 aine de séances.

La chirurgie est l’alternative à la rééducation, en cas d’échec, de contre-indication ou de refus de la patiente. La technique chirurgicale proposée en première intention par l’urologue est la pose d’une bandelette sous-urétrale (TVT/TOT). Cette technique se fait en ambulatoire (aucune nuit à la clinique). L’intervention dure 30 min. Les suites habituelles sont simples.

D’autres interventions existent : injections péri-urétrales, ballons péri-urétraux, sphincter artificiel, colpo-suspension. Elles peuvent être proposées en cas d’échec de la bandelette sous urétrale ou dans des situations très spécifiques.

La prise en charge de l’incontinence par impériosités

Si une cause est identifiée, celle-ci doit être traitée.

Règles hygieno diététiques : La fumée de cigarette irrite la vessie et la rend instable. Le vin, la bière et les spiritueux ont le même effet. Il faudra donc les éviter. Le café et le thé incitent les reins à produire davantage d’urine, ce qui accroit les symptômes d’hyperactivité vésicale.

Le traitement médical : Il s’agit de médicaments de la classe des anticholinergiques. Ils agissent en bloquant les transmissions nerveuses entre les nerfs qui contrôlent la vessie et le muscle vésical. Souvent très efficaces, ils ne sont toutefois pas dépourvus d’effets secondaires, comme sécheresse de la bouche, vision trouble, fatigue ou difficultés à uriner . Exemples de médicaments : Vesicare, Ditropan, Ceris.

La rééducation périnéale peut s’avérer efficace. Son principe est de bloquer les contractions anarchiques de la vessie en renforçant les muscles du plancher pelvien.

Pour les patientes dont la symptomatologie est réfractaire, des traitements de deuxième intention peuvent être envisagés. Parmi celles-ci, la neuromodulation des racines sacrées (Fiche AFU) est une technique ayant fait preuve d’efficacité et d’innocuité. Il s’agit de la pose d’un stimulateur implanté sur les racines nerveuses sacrées S3 (pacemaker vésical). L’implantation ne se fera qu’après réalisation d’un test thérapeutique (électrode temporaire implanté dans les racines nerveuse et reliée a un boitier de stimulation externe).

L’incontinence ne doit plus être considérée comme un état inéluctable chez la femme, mais comme un état pathologique nécessitant consultation et prise en charge.

Fiche d'informations AFU